TCHAD

Ecole de police : « Deux ans qu’on souffre de faim »


Alwihda Info | Par - 22 Décembre 2012



Des policiers tchadiens opèrent un contrôle musclé sur un véhicule. Crédits photos : Alwihda/E.N
N’DJAMENA (Tchad) – Multicolore ? Au Tchad, les adeptes de l’uniforme bleu se retrouvent dans toutes les sauces ; Bavures, corruption, vols de nuit ou encore banditisme. Du moins, c’est à peu près la petite idée que le citoyen a dans sa tête. 
 
Honnêtement, « c’est difficile de vivre avec nos [petits] salaires. A N’Djamena, la vie est chère, on a des femmes et enfants à la maison. On doit apporter quelque chose par tous les moyens », nous souffle en mâchant ses mots un policier qui monte la garde près du rond-point de N’Djari juste avant le passage du convoi du chef de l’Etat. Lui, il doit sa place parmi les bleus grâce à son père qui est un cadre à la direction de la police.
 
Pour leur part, les jeunes recrues qui aspirait à une carrière policière sont déçus de leur séjour à l’école de Police. Entre manque de nourriture, d’uniformes et de moyens de déplacements, ils se retrouvent victimes d’une mauvaise organisation administrative.
 
« Je fais partie des 2200 élevés policiers actuellement en formation à l'Ecole Nationale de Police. Certains éleves ont reçus les tenus et d'autres non. Parmi les habillés, on organise des brigades pour la formation commando », affirme un futur policier.
 
On apprend également que, le lot qui n’a pas reçu l’uniforme doit subir une formation au mannequin, c’est-à-dire à l’improviste à défaut de ne pas faire partie des brigades commandos. 
 
 

Un motocycliste se fait dépossédé de sa moto par des militaires, sous le regard de la police. Crédits photos : Alwihda
Une recrue nous confirme que « sur les 2200, plus de la moitié sont en attente des tenues ». Et d’ajouter que « cela n'est pas dû au manque mais à la mauvaise gestion administrative du personnel chargé de la formation ». Ce qui prouve que l’argent effectivement déployée par le gouvernement dévie de sa trajectoire.
 
De plus, "il y a environ deux ans qu'on souffre de faim par manque de moyens de déplacements. Mais personne n'a osé parler un tout petit peu de bourses ni d'avance de bourses. De toutes les manières, on ne se demande que quand et comment allons-nous finir ?".
 
« Une remarque si pertinente est qu'on recrute des nouveaux et les engagent en formation. Alors la question est de savoir à combien sera le nombre d’élevés à la sortie de la formation », se pose comme question l'apprenti policier. Pour lui, « même s’il s’agit de recaler les anciennes recrues, tant mieux si on doit augmenter le nombre »

Il y a un an, le journal Alwihda relatait le scoop des policiers sans salaire depuis environ une année.

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